Texte rédigé comme “lettre ouverte” à M. le Président de la FIPV, et envoyé à un Média qui ne l’a pas publié.

“Association risquée. Mais l’idée m’est venue que des points de comparaison pouvaient exister entre ces deux non-évènements.
Comparaison n’est pas raison, dit-on.
L’idée révèle ou illustre peut-être le déterminisme de la pensée. Voyons.
L’actualité de ces derniers temps, que peut suivre tout un chacun à propos de la Catalogne, laisse à penser que l’Indépendance est un non-événement face à la détermination de M. Rajoy à appliquer les dispositions de la Constitution demi-séculaire espagnole. Il l’a rappelé hier sur site.
Presque ignoré, le non-évènement du Xare à Barcelone. Bref rappel.
Déjà, cette spécialité n’est connue que dans le microcosme de la Pelote Basque, pourtant pratique sportive internationale gérée par une Fédération Internationale créée en 1929 et ayant obtenu une « reconnaissance de prestige » par le CIO. Le n°1 du Bulletin de la FIPV, de janvier 1949 nous apprend que l’objectif de participation aux compétitions olympiques est déjà celui de l’équipe dirigeante FIPV, rappelé en 1947. Elle est en effet invitée, cette année-là, par le CIO, à Stockholm, lors de sa réunion préparatoire aux JO de 1948 à Londres. Devant les refus de nombreuses candidatures de fédérations plus puissantes que celle de la Pelote Basque, notre représentant repousse sa demande de participation à 1952 et remet un mémoire au Président du CIO. Réponse : « le CIO l’étudiera ».
Le résultat de l’étude, daté du 24 mars 1960 suite à un rappel FIPV du 11, précise : «…votre Fédération a été reconnue par le CIO comme sport ne faisant pas partie du programme olympique. Il s’agit en fait d’une reconnaissance de prestige, en attendant que votre sport prenne un développement plus mondial ».
Dès lors, la demande sera réitérée de façon récurrente.
Bien avant l’aube de ce contexte historique, le Xare est pratiqué depuis la seconde moitié du 19e siècle. Il s’impose parmi les parties inaugurales lors de la création de la FIPV à Buenos Aires, puis, sans déroger, dès les premiers Mondiaux organisés à partir de 1952 et calqués sur la périodicité olympique tous les quatre ans. Dans l’intervalle, les Coupes du Monde et Mondiaux Espoirs le programmeront. L’Argentine obtiendra même de profiter de tous ces évènements pour ajouter des confrontations internationales de la spécialité par équipes de Clubs pour rendre hommage aux prodiges Balda et Del Rio. Peu à peu, la France se hisse en 1982 sur la plus haute marche du podium et y restera jusqu’ici à l’exception de 98.
La préparation des JO de Barcelone en 1992 nous laisse d’ailleurs espérer une consécration sportive et culturelle suprême qui aurait pu répondre au vœu notamment exprimé par l’ex Président FFPB M. Abéberry (Pilota 25) « la pelote basque …fait partie d’un patrimoine culturel ancien mais toujours vivant, doit être maintenue et même mieux développée ». Fin 91 en effet, le Pdt de la FIPV, J. Fernandez Iriondo déclare (Pilota n°107) : « …nos objectifs à atteindre ou à confirmer : …la fidélité de notre attachement aux modalités ancestrales que nous devons soutenir de façon permanente pour leur richesse sportive et culturelle ».
Une première déconvenue pour le Xare aura pourtant lieu en 92 dans le contexte global des JO de Barcelone où la Pelote Basque est sport… de démonstration, après Paris en 1924 et Mexico en 1968. Le Pdt FFPB se lamente alors : « aucune place de 1er dans une compétition internationale » (Pilota 108/109). Le DTN y risque une explication pour « tous ceux qui se sont étonnés de ne pas voir figurer dans ces JO la main nue tête à tête, le Xare et la baline féminine en trinquet ; autrement dit les spécialités où nous avions de grandes chances de remporter des médailles d’or. Cette décision relève de la seule responsabilité du Comité Olympique Barcelonais et de la FI de Pelote ».
L’exemple donné par cette dernière sera suivi par l’actuelle équipe lors de la VIème Coupe du Monde de Trinquet à Guadalajara en 2015. Nouvelle déconvenue qui fait encore se lamenter, d’abord, le porte-parole spontané de beaucoup de pratiquants d’Iparralde, lui-même pratiquant et mainteneur passionné au travers de son Site « Univers Xare ». Il y pose la question : « Qui veut la mort du Xare ? ». Plus réfléchi sera le bilan du Pdt FFPB dans son « édito » (Pilota 201) : « nos derniers résultats internationaux ne sont pas à la hauteur espérée hormis une médaille d’or à main nue individuel ». Regrets à postériori pour cette spécialité à Barcelone 92, mais elle a pu se rattraper en 2015. Mais le Xare ? Toujours pas là, donc regrets renouvelés, en partie exprimés dans le même Pilota pour le résultat d’ensemble et pour la spécialité par le Chef de délégation : « Le classement des nations (France 3ème), est… tout à fait symbolique : en fait, toutes les nations « majeures » ont failli se retrouver avec une seule médaille d’or chacune… Je vous laisse imaginer s’il y avait eu le Xare ! ». A quoi est donc due, cette fois, l’absence du Xare ? Réponse FIPV : seulement 4 pays engagés sur les 5, au minimum, exigés par le Règlement. Répartie de la FFPB : nous proposons une candidature US. Dernier mot FIPV : hors délais.
Conséquence : sans participation à la Coupe du Monde, pas de participation possible au Mondial de 2018 à Barcelone. C’est le Règlement.
Barcelone nous ramène à la Catalogne. Toutes proportions gardées (nous sommes dans des problèmes à une échelle incomparable, de nature totalement différente) le Règlement FIPV ressemble un peu à la Constitution espagnole.
Rien à voir, me dira-t-on, ou bien : ne faisons pas de politique.
D’ailleurs, la FIPV n’encourage-t-elle pas, tout au contraire, le développement du Xare ? La voilà qui commandera en 2016 une centaine d’instruments (Xare) aux fabricants d’Iparralde pour aider les pays pratiquants (et/ou de nouveaux) de poursuivre (et/ou se lancer dans) l’aventure. Le matériel est remis à son Président, lors de l’IXème Mondial Espoirs en 36 m d’Octobre 2016 à Biarritz, en présence du Responsable de la Commission Patrimoine de la FIPV, du Pdt FFPB et de nombreux dirigeants de Clubs pratiquants. Mais le Règlement et un récent refus de participation du Xare au GRAVNI (tournoi inter provinces basques co-organisé par les FFPB et FEP avec le feu vert de la FIPV), participation accordée par la suite, ayant ajouté aux inquiétudes, justifieront leur expression auprès des instances présentes. La réponse s’est voulue rassurante. En substance : « on verra où en est le Xare lors des toutes prochaines échéances ».
Il est notamment prévu le Mondial Espoirs Trinquet à Buenos Aires de cette fin novembre 2017 où le Xare battra son record de participants à des rencontres internationales avec 7 pays inscrits : Argentine, Cuba, Espagne, Etats Unis, France, Mexique, Uruguay.
D’où la question insistante au Pdt FIPV lors d’une rencontre fortuite pendant la toute récente Coupe du Monde 36m à Anglet : « Votre position sur la présence ou non du Xare à Barcelone 2018 ? ». Réponse : « J’applique le Règlement ».
Bien sûr. Et si M. Rajoy applique à la lettre les dispositions de la Constitution espagnole, comment s’étonner que la FIPV ne fasse pas de même ? Regardons de plus près son organigramme (fipv.net) et l’on aura peut-être une réponse à la question : « Qui veut la mort du Xare ? ».
A moins que les actuels Présidents FFPB, DTN et le futur Chef de délégation, au lieu de se lamenter comme naguère ou risquer des explications sur des résultats insatisfaisants, sachent maintenir définitivement un de nos plus beaux joyaux patrimoniaux pour convaincre les Institutions suprêmes FIPV et CIO.
Il y a de beaux trinquets à Barcelone et Paris où, pour le Mondial 2018 et les JO 2024, nos pilotari veulent pratiquer et donner à partager au Monde l’esthétique et les joies d’un Xare bien vivant.”

A Anglet, le 13 11 2017. J.Saldubehere, Président de Pilotazain.